Une fable politique et des secrets de famille : deux romans jeunesse à découvrir

Cette semaine, je vous propose les courtes recensions de deux coups de coeur en romans jeunesse : L’Ickabog de J. K. Rowling et L’aube sera grandiose d’Anne-Laure Bondoux.

L’Ickabog de J.K Rowling

Ecrit par Rowling et lu à ses propres enfants alors qu’elle publiait la saga Harry Potter, le manuscrit de L’Ickabog avait ensuite été relégué au grenier pour n’en ressortir que lors du confinement de 2020. Remarquant que beaucoup d’enfants se retrouvaient sans livres, Rowling a mis en ligne son histoire par épisodes. Elle a également organisé un concours d’illustration du récit. Lors de la parution en version papier, les dessins des gagnants ont été intégrés à l’ouvrage. Ainsi la version française, publiée chez Gallimard Jeunesse en 2020, reprend les dessins des gagnants francophones.

L’Ickabog reprend des questions chères à Rowling comme elle l’explique dans sa préface :

Dans un style entre conte et tragédie shakespearienne, l’histoire se déroule dans le pays lointain de la Cornucopia, un pays où les gens sont heureux au début de l’histoire. Les pays voisins envient les habitants de ce pays riche et beau où règne le roi Fred sans effroi aux élégantes moustaches.

Mais petit à petit, des incidents de prime abord imperceptibles vont changer le cours de l’histoire et le visage du pays. La menace grandissante de l’Ickabog, un monstre – imaginaire ? – vivant dans la région des Marécages plane sur le pays. La population entière se trouve progressivement entrainée dans une lutte contre ce mal qui les appauvrit. 

Daisy Doisel (la fille de la couturière du roi et du menuisier du roi) et Bert Beamish (fils de la pâtissière du roi et du commandant de l’armée) se retrouvent bien malgré eux au coeur de cette histoire, amenés à faire des choix compliqués. Le gentil conte du début se transforme rapidement en tragédie, en intrigue politique.

A l’heure des Fake News, L’Ickabog est un conte politique qui vaut la peine d’être lu. Comme tous les livres de J.K. Rowling que j’ai lu, j’ai eu du mal à déposer le livre avant de l’avoir fini. C’est un récit à la fois divertissant et interpellant. Conseillé à partir de 8 ans.

L’aube sera grandiose d’Anne-Laure Bondoux (2017)

Placé sur le présentoir de la bibliothèque où je travaille, ce livre – et sa couverture – m’ont intriguée pendant plusieurs mois. Jusqu’à ce qu’enfin je l’emprunte et le dévore en l’espace d’un week-end (pourtant bien chargé). L’aube sera grandiose raconte une épopée familiale pleine de surprises et de rebondissements.

Alors que Nine, 16 ans, s’apprête à aller à la fête de son lycée, sa mère la conduit vers une destination inconnue sans lui demander son avis. Pour une raison que le lecteur et Nine ne découvriront qu’à la fin du récit, Titania peut maintenant dévoiler à sa fille son passé qu’elle lui avait jusque là soigneusement caché. 

Si le temps du récit se déroule en une nuit, l’histoire racontée par flashbacks est celle de trois générations. L’étrange enfance remplie de mystère de Titania est ainsi racontée. C’est un roman prenant, haletant, rempli d’imprévus et de secrets inattendus qui ressurgissent des profondeurs. Les nombreux flashbacks de Titania qui ponctuent le récit nous emmènent dans la France des années 60-70-80 et 90, vus sous le regard de Nine dans les années 2010, accrochée à son smartphone qui ne capte pas comme à une bouée de sauvetage la liant à son propre monde.

Quand l’aube paraît dans la cabane isolée au fond d’un bois, plus rien n’est comme avant. Un beau roman initiatique à la découverte de secrets de famille, conseillé à partir de 13 ans.

1 comment