La famille multimodale – version 2021
On 23 septembre 2021 by MarieJe dois vous avouer quelque chose. Cet été, nous avons acheté une voiture. Une grise. Non, non, pas un jouet… une vraie voiture. Je vous entends déjà ! Ils ont craqué… La famille de fou s’assagit enfin… C’est pas sérieux.
Maintenant, on ressemble à un couple de trentenaires, heureux parents (entendez crevés) de trois enfants aux jambes toujours plus longues et à l’énergie débordante, jouant au taxi et trônant sur la route du haut de notre belle familiale à l’espace volumineux. Tout ça pour quoi ? Pour risquer de se faire dépasser par des cyclistes !
Les enfants, eux, étaient fous de joie. Lorsqu’on prie à table, notre cadet insiste d’ailleurs toujours pour dire merci pour notre nouvelle voiture.
Cet été, il a donc fallu apprivoiser ce nouvel engin. Parce qu’en quelques années, ça a bien évolué : il y a des boutons partout ! J’ai eu l’impression d’être comme Daddy Pig dans l’épisode New Car de Peppa Pig (bon excusez mes références). Alors, nous avons épluché le manuel pour tenter de comprendre ce que signifiaient tous ces boutons et aides à la conduite. Je ne vous dis pas, notre été a été bien chargé.
De cette expérience en matière de mobilité, je retiens 3 principes auquel il ne faut pas déroger :
Ne jamais dire ‘jamais’ !
Au début de l’été, nous disions encore que nous n’étions pas prêts d’acheter une voiture… trois jours plus tard, nous signions pour une toute nouvelle. La courroie de distribution de la voiture que notre voisine partageait avec nous s’est cassée. Plus de voiture d’appoint. La réflexion s’est rapidement engagée, avec un certain pragmatisme réaliste.
Les enfants grandissent, les besoins changent…
Nous avons réussi à naviguer une mobilité sans voiture propre pendant six ans, en dépit des sièges autos à transporter et de la logistique parfois complexe avec des enfants en bas-âge. Certes à coup de gymnastique intellectuelle et physique, mais nous y arrivions…
Mais là où nous avons été battus à plate couture, c’est pour les activités extra-scolaires ! Les activités ont d’abord été méticuleusement choisies dans un périmètre accessible en vélo et de préférence en même temps et au même endroit… mais les goûts changent, les horaires aussi. Et transporter un violoncelle à vélo quand on a 8 ans, ou encore faire 5 km en 10 minutes après une journée d’école, ce n’est pas si évident que cela. De plus, force a été de constater les dernières années que par temps de pluie ou de grand vent, la conduite des enfants n’est pas aussi fluide et aisée que d’habitude, peu importe les vêtements. Quand on les embarquait dans une remorque c’était paradoxalement plus facile… Ajoutez à cela les fractures, blessures ou simples maladies presque inévitables à l’enfance qui vous emmènent aux urgences à des moments où les transports en commun ne circulent plus. Vous vous dites alors qu’une voiture d’appoint a toute son utilité !
En toute circonstance, variez les plaisirs : ne vous limitez pas à la voiture !
Ce n’est pas parce que nous avons maintenant une voiture que nous négligeons les autres plaisirs. En matière de mobilité, les options sont légions, mais il faut parfois les chercher, tel un aventurier dans la jungle urbaine !
Quelques options :
La marche
« La marche, on n’a rien trouvé de mieux pour aller plus lentement. » Marcher, p.8.
Conseil lecture : Marcher, une philosophie de Frédéric Gros, 2009
Que ce soit pour la simple balade ou pour se déplacer vers un endroit précis, il n’y a rien de tel pour remettre les idées en place. J’aime beaucoup marcher et je me déplace rarement sans un calepin où noter les pensées qui me viennent. Il y a autant de manières de marcher que de personnes. Et c’est parfois l’occasion d’une aventure inattendue.
Ce mois-ci encore, j’ai bifurqué dans un petit sentier que je n’avais pas emprunté depuis quelques mois. Il avait été envahi par les ronces, orties, araignées, limaces et même un reste de tonte des habitations voisines. Telle une aventurière – pas très prévoyante je l’admets – je me suis faufilée dans ce sentier moyennement entretenu. J’ai eu l’impression pour un moment de braver les éléments, d’être la première femme à marcher dans ces contrées… Comme quoi l’aventure est au bout des pieds pour qui ose s’aventurer hors de chez lui…
Le vélo
« Ask anyone who cycles to say what it means to them and one thing they are likely to say is that it makes them happy, with some reporting they need to bike to stay sane. » Revolutions, p.3.
Conseil lectures : Revolutions, How Women Changed the World on Two Wheel, d’Hannah Ross, 2020
Mindful thoughts for Cyclists : Finding Balance on Two Wheels de Nick Moore, 2017
Mon deuxième moyen de transport de prédilection et celui que je favorise pour les petites et moyennes distances est le vélo. Il permet d’aller plus loin, plus rapidement. Et quand il y a de la circulation, il est même plus rapide que la voiture. Grâce au vélo, on peut également emprunter des petits chemins bien agréables, des routes moins fréquentées et découvrir autrement son (grand) voisinage.
Faire du vélo en famille est également une joie. Ce n’est pas toujours évident au début à apprendre aux enfants à circuler sur la route, à faire attention, mais quand ils y arrivent, quel plaisir pour tous ! Le chemin est rarement monotone et il y a toujours l’un ou l’autre moment pour s’encourager, papoter, rigoler. Et quand l’un des enfants revient d’un déplacement fier d’avoir réussi telle ou telle montée, tout le monde se réjouit ! Le vélo me donne une impression de liberté, comme si je volais, mais aussi d’indépendance.
Si vous n’avez pas fait de vélo depuis votre tendre enfance, réessayez, ça en vaut la peine !1
Mais encore…
Les transports en communs (train, bus, tram…)
L’offre dépendra de votre lieu de vie. Attention en Belgique aux différents opérateurs en fonction des régions : les modalités (et prix) sont parfois différents, notamment en ce qui concerne les enfants. Mieux vaut se renseigner avant.
Ce que j’apprécie dans les transports en commun, c’est cette facilité à se laisser conduire et à découvrir la route, le chemin (avec ou sans les enfants). Les transports en communs sont également une bonne école pour apprendre à être philosophe, à attendre, à accepter les inattendus non expliqués. Bref, que du positif !
Image par Dennis Trevisan de Pixabay Image par Taygun Toprak de Pixabay
La voiture partagée :
Il y a maintenant de nombreux systèmes de voiture partagée, mais dans notre petite ville il n’y a toujours qu’une seule Cambio à 2,5 km de chez nous (non, une deuxième depuis cette semaine!!). Je suis entièrement convaincue par la plus-value des voitures partagées et en ai été vraiment satisfaite, que ce soit pour une plus longue durée ou pour un court voyage récurent. Sur le long terme, l’inconvénient pour nous a été la distance entre notre maison et la voiture.
Ces dernières années, nous avons pu utiliser et partager la voiture de notre voisine, ce qui a simplifié plusieurs déplacements. Une autre façon de partager qui nous a été bien utile et qui continue autrement.
La voiture :
Et oui, la voiture aussi peut être un plaisir ! Je reste impressionnée par ce qu’il est possible de mettre dedans. Maintenant que les enfants ont grandi et que la voiture est plus adaptée, mettre la ceinture est plus aisé. Restent les bouchons, le gel (on verra en temps et en heure), la paperasse, etc. Mais elle nous fait aussi gagner en temps et en énergie et nous simplifie parfois grandement la vie. Nos six années sans voiture nous ont au moins appris une chose, que nous n’oublierons pas trop vite j’espère : la voiture est utile mais n’est pas la seule option !
Et vous, quel(s) moyen(s) de transport préférez-vous pour quelle(s) occasion(s) ?
Peu importe que vous marchiez, rouliez, conduisiez ou vous laissez conduire… n’oubliez pas de varier les plaisirs ! Bonne route !
- P.S. : quand nous avons vendu notre voiture, nous avons opté pour des vélos électriques (pour les adultes) et nous en sommes ravis !
Il semblerait néanmoins que – d’après de nombreux commentaires reçus au cours des 6 dernières années – cela soit de la triche.
J’en suis navrée et je m’excuse auprès de tout ceux qui ont pu se sentir blessés par ma tricherie, même si je n’en comprends pas toujours les tenants et aboutissants. Afin d’éviter d’autres confusions de ce genre, je tiens également à m’excuser pour toutes les autres ‘tricheries’ dans ma vie :
– je râpe les carottes avec un robot, qui fonctionne à l’électricité (mais soyez rassurés, je les pèle à la main !)
– j’utilise un lave-vaisselle : à 5, ça va plus vite. Il faut néanmoins toujours remplir et vider ce lave-vaisselle. Et là aussi je triche parfois ou plutôt je délègue à nos enfants…
– lorsque je conduis notre nouvelle voiture, je suis reconnaissante d’avoir une direction assistée et je ne me prive pas pour utiliser les aides à la conduite (et au parking).
– et non, je ne suis pas une très grande sportive. Mon but n’a jamais été de remporter une course cycliste. Par contre, il est de bouger et intégrer un peu d’effort dans mon quotidien plutôt sédentaire. Et si vous ne me croyez pas que le vélo à assistance électrique demande un peu d’effort, c’est que vous n’avez pas essayé… A bon entendeur, salut !
hahaha merci j’ai bien ri et puis je visualise bien le petit qui prie en remerciant le ciel pour la voiture 😀 ! et puis :-p je tire la langue aux jaloux qui n’ont pas de vélos éléctriques d’abord! la bises
😀