Albums Macalu : une belle expérience communautaire
On 21 octobre 2021 by MarieAlors que les premières feuilles tombent, que la pluie et le froid s’installent et que nous sortons les premières bougies, je me projette déjà dans ces mois d’automne et hiver qui nous attendent. Je me demande comment nous préparerons Noël cette année. L’envie me prend soudain d’exhumer et finir un projet qui me tient à coeur… au moins pour mes enfants qui l’attendent avec impatience.
Et me voilà replongée dans mes dossiers et mes souvenirs.
Tout a commencé un peu avant le Mondial 2018. Lors d’une réunion de prière à l’église, nous sommes quelques-uns à échanger sur l’engouement qui a pris nos fils et maris à la veille de ce mondial. L’album Panini bat son plein et les échanges d’autocollants s’organisent de dimanche en dimanche. Nous rions et imaginons ce qui arriverait si nous remplacions Messi ou Ronaldo par des héros bibliques. La réunion commence et l’idée continue de germer dans mon esprit. Les jours suivants, mon esprit est en ébullition. Je fais des recherches pour voir si cela existe déjà et petit à petit j’imagine le contenu de l’album et en écrit une première ébauche.
Malheureusement, je ne sais pas dessiner. Peu importe, je parle de ce projet autour de moi, échange, réfléchit avec d’autres et propose à plusieurs personnes de me joindre pour illustrer ce livre. Dans ma tête, le rétro-planning est enclenché pour que l’album soit prêt pour Carême 2019. Deux personnes se joindront finalement à moi et nous collaborerons pleinement à ce projet : Cathy qui se remets au dessin après plusieurs années et qui illustre superbement ce que je lui propose et Lucie qui s’occupe de la mise en page. On discute, retravaille, adapte le tout et préparons ensemble ce projet. Le résultat est bluffant. Entre ma vague petite idée qui a germé dans le coin de la tête et ce que Cathy et Lucie en font, je suis émerveillée.
Viennent ensuite les questions techniques.
– Où et comment imprimer les autocollants (nous avions une solution pour les albums) ?
– Comment faire des pochettes ?
– Comment mettre les autocollants dans les pochettes pour que des doubles circulent bien ?
Je me sens vite perdue par toutes ces questions qui émergent. Mais pour chaque difficulté, de l’aide survient de cette communauté riche en talents.
D’abord l’impression. Un imprimeur de la communauté accepte de nous aider. Le projet l’emballe et il embraye, là aussi bien au-delà de nos attentes initiales. Il veut bien imprimer, mais nous devrons découper les vignettes et coller les numéros à l’arrière. Il imprime également les pochettes que nous devons assembler. Il est tellement enthousiaste qu’il crée même une série d’autocollants rares imprimés sur papier doré ! Il nous aide également pour toutes les questions techniques (que nous n’avions pas prévues).
Plus tard, un autre membre de la communauté modélise plusieurs possibilités statistiques pour savoir combien d’autocollants nous avons besoin et comment les mettre en pochette pour que le plaisir dure jusque Pâques. De beaux calculs savants qui seront plus qu’utiles pour la réussite de ce projet.
Un peu avant Noël, le projet est présenté à toute la communauté (il va être temps de commander les albums). Tout le monde est enthousiaste.
Quand en janvier-février, je découvre et j’étale les rouleaux d’autocollants sur ma table, je vous avoue que mon coeur chavire un peu. Ecrire des textes, oui mais découper 5400 vignettes, olala j’en perdrais courage. Mais là encore, le travail a été partagé et collectif. J’ai reçu plus d’aide que je ne pensais en recevoir. Je me souviens de cette dame qui m’appelait pour savoir s’il en restait à découper et que surtout s’il y en avait encore, je devais les mettre de côté pour elle ! La mise en pochette s’est faite en une belle après-midi de travail à la chaine bien efficace et dans la bonne humeur. Voilà, la préparation était prête grâce à de nombreuses personnes et de nombreux talents diversifiés.
Et puis le grand jour est arrivé. Les albums ont été distribués, les premières pochettes vendues. Bon, je vous avoue que j’ai eu quelques moments de malaise quand la prédication du jour était justement sur les marchands du temple que Jésus jetait… mais on en a bien rigolé.
Pendant les dimanches qui ont suivis, petits et grands ouvraient, découvraient, collaient, échangeaient les autocollants. Certaines personnes de la communauté se sont parlées pour la première fois autour de ces albums. C’était beau à voir et à vivre. Certains dimanches, les images de l’album étaient utilisées lors du culte.
L’objectif premier de ce projet était de fédérer les plus jeunes et les plus âgés autour de la Bible, autour de cette histoire de Pâques qui fonde notre foi de chrétien. Cette année-là, le résultat a été plus large que prévu et a mobilisé de nombreuses personnes. Grâce à ce projet, j’ai développé des amitiés fortes, rencontré et échangé avec des personnes que je ne faisais que croiser. Et puis, ça a été une belle leçon qui m’a permis de voir concrètement comment nous sommes tous utiles avec nos dons propres. Certaines tâches m’étaient impossibles, incompréhensibles ou encore tout simplement ennuyeuses à faire. J’ai vu la joie, la faculté et le plaisir que d’autres ont eu à effectuer précisément ces tâches. Un beau travail d’équipe en communauté qui reste pour moi un superbe souvenir.
Au-delà de cette belle expérience humaine, il y avait aussi le contenu et le format qui me semblaient intéressants et bien réussis. L’idée était de mettre en avant le texte biblique, d’encourager le lecteur (le public-cible est les enfants de 6-12 ans, à découvrir avec des plus grands) à aller découvrir ces textes, à en percevoir la complexité et la richesse ainsi que de situer ces récits dans des traditions liturgiques (telles le Carême et l’Avent). Nous voulions aussi un côté ludique par les autocollants, mais aussi par des jeux (que nous avons plus développé dans l’album de Noël).
Nous avions donc continué le projet et imaginé l’album de Noël. Juste avant le confinement en mars 2020, je finalisais le texte et Cathy les illustrations. Il restait la mise en page à faire. Mais le covid est passé par là et le projet est tombé dans les oubliettes. Ce n’est que la pluie de l’autre jour et les bougies sur la table qui m’ont donné envie de reprendre le projet et de vivre cela plus modestement au sein de ma famille.
Je clôture pour le moment la mise en page de l’album et me renseigne sur les possibilités d’impressions. Mais je me dis que peut-être d’autres veulent également en profiter et offrir cela à leurs enfants ou le faire eux-même. Alors si cela vous intéresse, je vous en parle dans le prochain article.
Laisser un commentaire